La valse des marchés pékinois

Il y a depuis quelques temps des rumeurs qui courent, qui courent...Les marchés seraient en plein déménagement.

Mais de quoi on parle ? Et bien il s'agit des marchés, non pas alimentaires, quoique, mais des marchés façon centres commerciaux populaires, tels que le marché aux tissus, le marché aux jouets, Hongqiao market (marché aux perles), marché de l'Est (super pour la vaisselle)...

Bref, tous ces marchés et surement d'autres encore (comme le marché de gros de Tianyi), sont la cible d'une réforme de l'urbanisme qui consiste, semble-t-il, à faire de Pékin une ville toute propre et toute lisse, luxueuse et ordonnée.

Sauf que le vrai visage de Pékin ce n'est pas les magasins de luxe. C'est ces marchés qui attirent les touristes pour toutes les babioles, le marchandage et autres vêtements typiquement chinois.

Le marché aux jouets a fermé ses portes en octobre dernier, le marché aux tissus ferme dans un an (sauf que les marchands commencent déjà à chercher une nouvelle vocation), Hongqiao market se fait rénover (illusion ou réel maintien du lieu?), le marché de l'Est pourrait encore déménagé (il y a eu un déménagement il ya quelques années).

Et alors, me direz-vous ? Le problème c'est que ces lieux sont cultes à Pékin, connus des locaux, des touristes comme des étrangers vivants dans la ville. Ils permettent de trouver certains produits que l'on ne trouve pas ailleurs, de partager la culture chinoise et de faire des affaires. Malheureusement, la fermeture de ses marchés est une perte importante pour la ville et son image.

Prenons l'exemple du Yashow, building emblématique de la ville qui a fermé l'an passé. L'espace commercial chic adjacent très connu ici (Sanlitun) a perdu de la clientèle avec la fermeture de ce marché car Yashow amenait des cars de touristes qui vont ailleurs maintenant, des russes avec des valises prêtes à être remplies, des locaux...Les restaurants et les boutiques alentour ont surement perdu de la fermeture de ce lieu présent dans les guides touristiques.

L'autre problème c'est que les commerçants qui travaillent dans ses lieux qui ferment disparaissent dans la nature ou changent d'activité. Quand les marchés sont déménagés ils se trouvent alors très loin, ce qui les rend quasi inaccessibles sans véhicule et beaucoup de temps.

C'est dommage. Quand on arrive ici c'est important de réussir à se créer des repères dans la ville, des lieux que l'on aime fréquenter et qui nous sont utiles. Résultat, on se sent un peu isolé quand ses repères disparaissent. On s'habitue à ce que des petites boutiques ferment du jour au lendemain, c'est un peu le lot quotidien à Pékin. Mais les grand espaces, phares dans la nuit obscure de l'acclimatation, c'est plus difficile.

Mais bon, ce n'est pas la fin du monde non plus ! La chasse aux nouveaux marchés est ouverte...